Georges Charles BRASSENS

Biographie

Les années trente : Sète

Pour satisfaire au souhait de sa mère, Georges débute sa scolarité à 4 ans, dans l’institution catholique des sœurs de Saint-Vincent. Il en sort deux ans après pour entrer à l’école communale, selon le désir de son père. À 12 ans, il entre en sixième au collège. Georges est loin d’être un élève studieux. Il préfère les jeux, les bagarres, les bains de mer et les vacances. Afin que son carnet de notes soit de meilleure qualité, sa mère lui refuse les cours de musique. Il ignorera donc tout du solfège mais cela ne l’empêche pas d’écrire déjà des chansonnettes.

Les années quarante : Paris-Basdorf-Paris

Paris
En février 1940, Georges est hébergé, comme convenu avec ses parents, chez sa tante Antoinette Dagrosa, dans le XIVe arrondissement.[6] Chez elle, il y a un piano. Il en profitera pour maîtriser l’instrument à l’aide d’une méthode, malgré sa méconnaissance du solfège. Pour ne pas vivre à ses dépens, comme promis, il recherche du travail. Il obtient celui de manœuvre dans un atelier des usines Renault. Cela ne durera pas ; le 3 juin, Paris et sa région sont bombardés et l’usine de Billancourt est touchée. Le 14, l’armée ennemie entre dans la capitale. C’est l’exode de la population. Jo retourne dans sa ville natale. L’été passé, certain que son avenir n'est pas là, il revient chez sa tante, dans un Paris occupé par la Wehrmacht. Tout travail profitant maintenant à l'occupant nazi, il n'est plus question d'en rechercher. Georges passe ses journées à la bibliothèque municipale du quartier. Conscient de ses lacunes en matière de poésie, il apprend la versification et lit Villon, Baudelaire, Verlaine, Hugo et tant d’autres. Il acquiert ainsi une grande culture littéraire qui le pousse à écrire ses premiers recueils de poésies : Les Couleurs vagues, Des coups d'épée dans l'eau, annonçant le style des chansons à venir et À la venvole[7], où son anarchisme se fait jour. Ce dernier est publié en 1942, grâce à l'argent de ses proches : ses amis, sa tante et même une amie de celle-ci, une couturière nommée Jeanne Le Bonniec, qui apprécie beaucoup ses chansons (elle épousera en juin celui avec qui elle vit depuis quelques années : Marcel Planche, peintre en carrosserie).

Basdorf
En février 1943, avec la complicité obligée du gouvernement de Vichy, l'Allemagne nazie instaure la mise en place d’un service du travail obligatoire (STO). Georges, 22 ans, est concerné. Convoqué à la mairie du XIVe arrondissement, il reçoit sa feuille de route. De sévères mesures de représailles sont prévues pour les réfractaires. Le 8 mars, il est en gare de l’Est pour se rendre en Allemagne, vers le camp de travailleurs de Basdorf, près de Berlin. Là-bas, il travaille dans la manufacture de moteurs d’avion BMW. On le voit souvent plongé dans des bouquins ou écrire des chansons, qui divertissent ses compagnons, et la suite d’un roman commencé à Paris, Lalie Kakamou. Des amitiés, auxquelles il restera fidèle tout au long de sa vie, se font jour – notamment avec André Larue, René Iskin et, plus particulièrement, Pierre Onténiente, le bibliothécaire à qui il emprunte régulièrement des livres. En mars 1944, Georges Brassens bénéficie d’une permission de 15 jours.[8] C’est une aubaine à saisir : il ne retournera pas en Allemagne.

Les années cinquante : de Patachou à Bobino

En 1951, Brassens rencontre Jacques Grello, chansonnier et pilier du Caveau de la République qui, après avoir écouté Brassens, lui offre sa propre guitare et lui conseille, plutôt que du piano, de s’accompagner sur scène avec cet instrument.[13] Ainsi « armé », il l'introduit dans divers cabarets pour qu'il soit auditionné. Sur scène, Brassens ne s’impose pas. Intimidé, paralysé par le trac, suant, il est profondément mal à l'aise. Il ne veut pas être chanteur, il préférerait proposer ses chansons à des chanteurs accomplis, voire à des vedettes de la chanson.

Les années soixante : honneurs et douleurs

...1961 : Québec). Jacques Charpentreau, écrit le premier ouvrage sur le chanteur : Georges Brassens et la poésie quotidienne de la chanson, (voir Bibliographie/Les 3 premiers ouvrages consacrés à G.B.). En 1961, il sort un disque en hommage à Paul Fort, mort l’année précédente, disque où son réunis les 7 poèmes qu’il a mis en musique.[20] En avril 1962, il fête ses 10 ans de carrière à Bobino. Le 15 mai, il monte un spectacle en hommage à Paul Fort, au théâtre Hébertot. Le 5 décembre, jour de la première à l’Olympia avec Nana Mouskouri, il souffre d’une crise de coliques néphrétiques. Sur l’insistance de Bruno Coquatrix, il honore les dates prévues à partir du lendemain jusqu’au 24 décembre. Chaque soir, une ambulance l’attend. Suite à cette douloureuse expérience, il ne retournera plus à l’Olympia.[21] Le 31 décembre, il apprend le décès de sa mère. Le jour même, il se rend à Sète puis regagne Marseille pour se produire à l’Alcazar. « Pour la première fois, ce soir, elle me voit chanter. » dit-il.[22] Le Prix Vincent Scotto, décerné par la SACEM, gratifie Les Trompettes de la renommée, de meilleure chanson de l'année 1963. En octobre, le n° 99 de la très sélective collection « Poètes d’aujourd’hui », qui paraît chez les libraires, est consacré à Georges Brassens. Quand l’éditeur, Pierre Seghers, lui avait fait part de ce projet, Brassens accepta à condition que son ancien professeur de Français, Alphonse Bonnafé, soit l’auteur du texte.[23] Brassens est ainsi le second auteur de chansons (après Léo Ferré), à figurer dans cette collection

Les années soixante-dix : Bretagne et Grande-Bretagne

Kirk Douglas invite Kubrick à reprendre la réalisation de "Spartacus" (confiée à l'origine à Anthony Mann). Le film, s'il n'a pu être contrôlé de bout en bout par son réalisateur, confère néanmoins à ce dernier une renommée internationale.

vincent IACONO